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5 février 2009 4 05 /02 /février /2009 21:39

      Les premières universités françaises commencent en cette rentrée à jouir d'une totale autonomie budgétaire. La question du financement de l'enseignement supérieur se pose ainsi avec une acuité nouvelle. Alors qu'un certain consensus se dégage sur le fait qu’il convient d’augmenter le nombre de diplômés du supérieur pour prendre pied dans la nouvelle division internationale du travail, alimenter en cadres et ingénieurs l’économie de la connaissance, et favoriser l’innovation, les contraintes budgétaires pesant sur les choix de l'Etat incitent à réenvisager le modèle traditionnel de financement de nos universités.  

      Le mécénat privé, via des fondations universitaires, qui restent maîtres de l'allocation des ressources ainsi obtenues, est une piste que nous ne devons pas négliger.
 

      Nous soutenons l'augmentation des frais de scolarité au sein de l'université à condition que celle-ci soit corrélée avec un système de bourses efficace et plus développé qu'il ne l'est actuellement en France.  

      Nous rappelons que le financement actuel n'a que l'apparence de l'égalitarisme. Les bénéfices de l’enseignement supérieur vont pour l’essentiel à une minorité de personnes issues des classes sociales les plus favorisées alors que celui-ci est financé par l'ensemble des contribuables qu'ils en aient ou non bénéficiés. Le principe de justice implique que l'enseignement supérieur soit financé par ceux qui en ont bénéficié directement.


      Une individualisation des frais de scolarité serait alors couplé avec le développement accru par l'Etat de prêt à taux zéro remboursables après les études de l'individu concerné, ou avec l'octroi d'une allocation autonomie qui pourrait être, en partie, consacrée à ce financement.


      Nous préconisons surtout la mise en place d'un principe de “paiement différé”, à l'image des initiatives australiennes, néo-zélandaises ou britanniques, qui consiste à permettre à l'étudiant de différer le paiement de ses frais de scolarité jusqu'à ce qu'il soit insérer professionnellement. Dans la mesure où il a réussi son intégration professionnelle grâce à son diplôme, l’idée est qu’il est à la fois légitime et réaliste de lui demander une contribution pour assurer la pérennité des institutions qui l' ont formé ainsi que le sort de ceux qui lui ont succédé. De nouvelles chaînes de solidarité tout au long du cycle de vie sont ainsi recrées. Le remboursement peut même être proportionnel au salaire reçu, ce qui augmente l'effet redistributif de la mesure. Ce n'est plus la famille de l'étudiant qui financerait, par exemple, ses neuf années d'études de médecine (système par définition inégalitaire) mais le médecin, une fois installé, qui financeraient ses propres études passées.  

      Ces différents modes de financement sont donc des voies pour concilier intérêt économique général (avoir plus de salariés qualifiés) et justice sociale (via un système de financement véritablement égalitaire).  

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